Ecologie : on ne peut pas tout exiger du citoyen
Pourquoi faire reposer l'écologie sur les citoyens est une erreur.... En effet, pour la transition écologique, il paraît qu’il faut avant tout que les citoyens changent leurs manières de consommer et leurs modes de vie. Vraiment ? Décryptage.

Depuis quelques années, beaucoup de discours font de l’écologie une affaire citoyenne. Il faudrait que les citoyens s’engagent, changent leurs habitudes de consommation, prennent leurs responsabilités et agissent au quotidien pour réduire leur empreinte écologique. Bien-sûr, pas tous seuls. Les entreprises et les responsables politiques ont aussi leur rôle à jouer. Mais souvent, le citoyen est présenté comme le maillon central de la transition écologique : s’il consomme autrement, les entreprises changeront leurs façons de produire, et les responsables publics adapteront leur gestion politique.
Mais cette rhétorique du « chacun doit faire sa part », devenue aujourd’hui omniprésente lorsqu’on parle d’écologie, est-elle réellement pertinente ? Que dit-elle de notre rapport à l’écologie ? De notre rapport à la démocratie ? Surtout, n’est-elle pas inefficace au regard des enjeux de la transition écologique globale à mener ? Tentons d’y voir plus clair.
L’écologie : notre affaire à tous ?
D’abord, revenons sur une évidence. Oui, l’écologie est « notre affaire à tous », comme on le l’entend très souvent. En premier lieu parce que la crise écologique nous concerne tous : ses conséquences porteront sur tous les membres de la société, son coût sera porté autant collectivement qu’individuellement. Et puis, réduire notre empreinte écologique globale ne sera possible que si nous agissons globalement, c’est-à-dire si chaque acteur fait « sa part ». Les études scientifiques, comme celles qui sont synthétisées par le GIEC, montrent ainsi que la transition écologique impliquera des changements politiques profonds, des transformations économiques majeures, et une évolution importante de nos modes de vie et de nos habitudes de consommation. En d’autres termes, il faudra que les règles communes (les politiques) changent, que les modes de production (les entreprises) évoluent, et que nos façon de vivre (les citoyens) s’adaptent. (lire la suite)
Crédit "You matter)